Fonds de dotation
Jean-Pierre Bertrand

L’image instable
projection de films de Jean-Pierre Bertrand

Rencontre #5
Jonathan Pouthier
Compte Rendu à lire et à écouter

Après une formation cinématographique qui l’a amené, dès la fin des années 1950, à travailler comme opérateur de prises de vues, Jean-Pierre Bertrand inaugure sa carrière de plasticien au commencement des années 1970. Il réalise alors des films d’artistes en format 16 mm et Super-8, de courte durée, souvent silencieux, semblables à des carnets de croquis

Jean-Pierre bertrand © DR
’’I sat down in my chair, Lighted my Lamp’’ Travail sur papier Reproduit dans le catalogue de l’exposition Jean Pierre Bertrand au musée de Toulon, 16 avril – 17 mai 1981
© Jean-Pierre Bertrand - ADAGP

Introduction

J’ai rencontré Jean-Pierre Bertrand en 2012, à l’époque où Didier Morin avait sorti cette monographie chez Mettray Note, qui est un ouvrage très conséquent, très complet sur le travail de Jean-Pierre Bertrand. Depuis je travaille au Centre Pompidou, je m’occupe de la programmation de la collection des films, et j’ai invité Jean-Pierre Bertrand pour présenter un ensemble de films.
Et de là s’est noué une amitié, assez réciproque je pense, on a beaucoup travaillé. Les visites à l’atelier et à l’appartement pas loin de Bastille, m’ont fait découvrir aussi une œuvre cinématographique beaucoup plus profonde que ce qui avait persisté des archives des premières programmations. Et puis, après le décès de Jean-Pierre Bertrand, on a continué à travailler avec la famille, et on a fait entrer l’ensemble de l’œuvre film et vidéo dans les collections du Centre Pompidou.
C’est un travail qui est toujours en cours, ça représente un nombre assez conséquent d’œuvres, mais surtout des œuvres complexes à appréhender, quand on est comme moi les deux pieds dans l’institution. Jean-Pierre Bertrand s’est toujours gardé de figer ses œuvres, il avait avant tout une formation de cinéaste, le film est quelque chose qui peut être utilisé comme une grille de compréhension de son travail en général. L’instabilité, l’impermanence, des œuvres qui sont en permanentes évolution, par exemple dans ses peintures et ses dessins.

Ce travail d’inventaire a commencé dès 2017. La première entrée en collection date de 2019, les films sont arrivés dans des cartons, des boîtes non étiquetées, c’était du matériel qui servait d’élément préparatoire à d’autres choses.
Je vous ai ramené un ensemble de films que j’estime représentatif du travail de Jean-Pierre Bertrand, il a fait à peu près une cinquantaine de films et de vidéos, certaines se redoublent de versions différentes. Jean-Pierre Bertrand a sans cesse remonté, réagancé tous ces éléments, c’est quelque chose de très prégnant dès le début de son travail, si on regarde ses catalogues ou ses expositions, on va essayer de remonter les fils pour retrouver les œuvres. C’est un cadeau que nous a fait Jean-Pierre Bertrand, du point de vue du musée c’est passionnant de travailler sur des objets si élaborés, plastiquement, mais aussi conceptuellement, ces objets et leur devenir œuvres.
On va vous présenter des vidéos, et des super 8 qu’a priori vous n’avez jamais vu, et des 16mm qui ont été plus visibles.

Les films de Jean-Pierre Bertrand sont assez instables, en termes de datation, d’origine. Ils se retrouvent dans d’autres films, ou l’original est perdu et la copie devient originale.
Le film devient une image qui circule au travers d’un autre système d’image, composé de dessins, de photographies.
Le cinéma infuse l’ensemble du travail, l’image en mouvement, le cinéma, le film, est plutôt à prendre comme un outil de pensé, que comme un médium en tant que résultat attendu ; c’est l’occasion d’extrapoler un ensemble de questions qui était dans son esprit à l’époque.

Les films de Jean-Pierre Bertrand : programmes et expositions

Jean-Pierre Bertrand, Diamon’d, Centre Pompidou, 2019

Une histoire du Cinéma, Le Cinéma expérimental de 1921 à 1977, Centre Pompidou, 1977

30 ans de cinéma en France, 1950-1982, Centre Pompidou/Cinémathèque Française

Cinéma des plasticiens, 1985, Centre Pompidou

Projections, les transports de l’image, 1997, Le Fresnoy

Jeune dure et pure ! Une histoire du cinéma d’avant-garde et expérimental en France, 2001, Cinémathèque française



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